Les Roches Rouges

Magnificent se promenait calmement sur les terres de son père. Ses sabots martelaient le sol rouge et sableux. Elle aimait bien ce paysage peu commun.

Derrière moi, je pouvais entendre le bruit de sabots. Ce n'était pas les miens et c'est ce qui m'intrigua. Qui pouvait bien me suivre ainsi ? Je m'arrêtai alors de marcher et me retournai sans plus attendre et j'aperçus alors une jument aussi noire que moi et je luis souris.

« Mes pas me conduisirent non loin de deux juments, que je regardais du coin de l'oeil, un sourire en coin juché sur mes lèvres. Ma respiration devint brusquement irrégulière. Peut-être était-ce dû à la chaleur étouffante qui frappait contre ma peau, peut-être pas ..

La jument était encore assez loin, mais je pouvais bien la voir. Je la trouvais belle. Ses traits étaient beaux. Bref, puis quelque chose attira un peu plus mon attention. Je tournai la tête et vis un étalon pie. Je l'observa un instant, gardant le silence. Son corps était massif, certes, mais il ne me faisait pas peur, peut-être aurai-je dû ? Je ne sais pas...

« Une des deux jument m'observait, sans dire un mot. Je m'approcha doucement d'elle, mais avec assurance, et me planta à quelques centimètres de son museau tout en lui offrant le plus beau regard que j'avais en réserve. Je "gardais" un oeil sur la deuxième, tandis que mes yeux fixaient la première. Epoustouflantes, magnifiques. Je ne les considérais pas comme des sans-cervelles, non loin de là, mais comme des oeuvres d'arts que je me ferais un malin plaisir à regarder.

Cet étalon massif se rapprocha de moi. Je ne cessais de le regarder. Il était vraiment très près de moi. Même si mon père m'avait déjà dit de ne pas faire confiance à un cheval inconnu, je ne prêtais pas attention à sa remarque, comme toutes celles qu'il avait pu me faire. Je laissais mon regard dans le sien, un peu provocateur, mais c'était toujours comme ça. J'attendais patiemment qu'il face le premier pas pour briser le silence qui régnait.

« Je vis dans ses yeux qu'elle était décidée à ne pas rompre elle-même le silence pesant, alors je pris le soin de m'incliner doucement devant elle. Mon museau frôla le sien lorsque je baissa la tête, et lorsque je la releva, une voix grave et rassurante enveloppa mes mots.

- Joli demoiselle, pourrais-je connaître votre nom ?

Je sentis son museau frôlait le mien à deux reprises, mais je ne broncha pas. Je ne voulais pas faire celle qui se sentait gênée ou bien même celle qui avait peur. Je n'était pas comme ça. Le sang que m'avais transmis mon père était celui de quelqu'un de brave. Je devais l'honorer. Cet étalon semblait avoir du savoir faire avec les juments, tout cela ne me déplaisait pas. Pas forcément pour ce que vous pensez. Je ne suis pas de celle qui flanche à la moindre occasion. De plus mon "titre" ne me le permettait. Je devais me contenir.

"Je m'appelle Magnificent et vous bel étranger ?"

Je me prêtai donc à ce jeu, ou pas.

« Elle m'avait l'air fort sympathique.

- Milton. Milton des Monts. Enchanté, mademoiselle.

Je lui adressa enfin un sourire charmeur, et me redressa complètement, faisant ressortir mon tas de muscles avec entrain.

-Enchantée de même.

Son allure me faisait rire. Non pas qu'elle était ridicule ou quelque chose comme ça, bien sûr que non. Mais cela me faisait rire. Évidemment je riais intérieurement. Je lui renvoyai son sourire charmeur. Nous étions près l'un de l'autre mais il restait une distance respectable. Puis, secouai ma tête avidement et avec grâce et je reculai dans des mouvements tout aussi gracieux.

La jument au regard azure se rapprocha un peu de l'étalon pie, elle le bouscula légèrement avec ses naseaux et elle prit le pas se demandant quelle allait être la réaction de l'étalon. Bien sûr, elle préférerait qu'il la suive, mais s'il ne le faisait pas, elle ne changerait rien à son attitude.